
Espace naturel – zone industrielle
Si on regarde autour de soi, la première chose que l’on remarque, c’est la beauté naturelle, un peu sauvage de l’endroit. Plusieurs films-séries ont d’ailleurs été tournés ici, dans lesquels des acteurs aussi connus que Thierry Lhermitte ou François Damiens ont joués.;
Mais pendant une petite centaine d’années, nous étions au plein cœur d’une zone industrielle. Pas moins de cinq carrières entouraient Chansin où la gare servait de point de départ à l’envoi de la production de pierres dans tout le pays. Notamment les pavés de grès taillés sur place à la main et expédiés dans les villes riches des bassins charbonniers. Deux proches carrières de pierres bleues sont encore en activité aujourd’hui.
En 1867, le hameau n’existait pas. Les maisons ont été construites à la fin du siècle quand on a commencé à exploiter les pierres et que la ligne de chemin de fer est arrivée jusque là.

Dorinne et Durnal
Jusqu’à la fusion des communes de 1976 qui constitua l’actuelle Commune d’Yvoir, les villages de Dorinne et Durnal géraient indépendamment leurs administrés et leur territoire. Le Bocq matérialisait leur «frontière»: rive gauche appartenant à Dorinne, rive droite à Durnal. Quand les élus de Durnal décidèrent d’installer l’eau courante dans les maisons particulières, ils inclurent les habitations de Chansin. Cependant, côté Dorinne, il n’y avait que la gare, la maison du Piqueur et les bureaux de la carrière de Petit Granit du Bocq. Personne ne se soucia d’y amener l’eau courante et voilà pourquoi aujourd’hui encore ces bâtiments n’en disposent pas alors que leurs voisins y sont raccordés.
Gare de Dorinne-Durnal
Une gare pour deux villages!
Il ne s’agit pas seulement d’une gare passagers accompagnée de son hôtel comme toutes celles de la vallée. Mais bien surtout d’une gare prévue pour le transit de marchandises. Deux raccordements voies larges et un raccordement à voie étroite rejoignaient les différents lieux d’extraction de la pierre.
Un quai de chargement surélevé avait été construit, facilitant le chargement des lourds blocs de pierre dans les wagons de transport.
Une zone de dépôt de charbon avait aussi été aménagée. Ainsi qu’une voie d’évitement permettant le croisement des trains.
A la période d’intense activité de l’entre-deux guerres succèdera l’abandon des maisons du Chansin dans les années 1970 et la fermeture de la gare lorsque le trafic ferroviaire sera définitivement arrêté. La gare fut vendue à une société de protection des animaux qui y établit un refuge. Elle devint ensuite un restaurant avant de connaître un destin très particulier: celui d’être restaurée, repeinte, réaménagée à l’identique par un passionné du rail… Pour accueillir à nouveau des trains et des passagers.